Que c'est bon le silence.

Publié le par Carole M

Je sais il est tard mais je n'ai pas eu le temps de venir écrire avant ou peut être pas le désir de le faire...
J'ai passé le we toute seule.. Muriel et les enfants n'étaient pas là et même si nos univers de vie sont bien séparés puisque eux sont au premier de la maison et moi au rdc il y a quand même une proximité évidente dont je ne suis pas habituée...
Il faut dire que vivre avec deux enfants n'est pas dans mes habitudes..
Nous partageons nos repas, je vais souvent les conduire ou les chercher à l'école, je surveille le rangement de leur chambre, je seconde Muriel dans ce quotidien de "maman".
Quelle aventure pour une célibataire sans enfant de 44 ans...
Ca a des bons côtés bien sur mais aussi quels moins bons...
Il me manque le silence, sourire.

J'apprecie donc beaucoup les we quand tout ce petit monde que j'adore part pour la campagne..
Là c'est retrouver un peu mes habitudes, un rythme de vie moins organisé, des horaires plus fexibles...
Vous voyez que ça a du bon le célibat aussi... Le célibat sans enfant j'entends. Sourire.

J'ai donc lu, écrit beaucoup, je suis sortie dans la ville à sa découverte, j'ai bullé devant mon écran, devant la tv aussi...
Je ne me suis pas habillée de la journée...Wouah, c'était le pied !
J'ai appelé ma mère aussi... Le plus beau son que je connaisse dans mon oreille c'est sa voix.
Je lui manque... je ne lui dis pas qu'elle aussi me manque sinon elle va être triste..
Alors j'encaisse, je fais celle qui est super heureuse de vivre loin d'elle car même si ce n'est pas tout à fait vrai, je ne peux pas dire non plus que c'est tout à fait faux..
Je suis quand même bien là où je me trouve...
Et puis je rentre à la maison à la fin du mois...Je vais pouvoir encore profiter de me faire chouchouter un peu.
Malgré mon age, il est bon de temps à autre d'être la fille de ses parents. Sourire.
Ma mère cuisinera mes repas, prendra son thé avec moi tous les après midi et mon père ferra en sorte de me taquiner, de faire des plaisanteries que je suis la seule à comprendre, et de ronchonner aussi car sans ces grincements de dents, ça ne serait pas mon père...

Je suis entrain de remarquer que je n'ai que très peu parlé d'eux sur mon blog. Pourtant ils ont fait beaucoup pour moi, ceci depuis toujours mais surement plus encore depuis le décès de Stéphane...
D'abord ils ont voulu que je revienne vivre chez eux à 40 ans passé. J'étais tellement mal après l'accident mortel de Stef que mes parents ont bien senti la phase critique pointer  son nez pour la première fois de ma vie...
J'ai cru, j'ai voulu mourir et je pense qu'ils l'on su même si cette envie ne fut que de très courte durée...
Ils m'ont aimé encore plus fort pour pallier à l'amour que je venais de perdre...
Ca a marché... Belle stratégie les parents... Je suis là grâce à vous aussi...
Merci beaucoup... Il faudra qu'un jour je le leur dise encore... On ne remercie jamais assez quand on vous tend la main et même si c'est mes parents c'est tout aussi méritoire...
Pas facile pour eux de bouleverser leur vie, que j'envahisse leur territoire, leurs habitudes.. Pourtant ils l'ont fait malgré l'age, à cause de la douleur qui était la mienne..
Je n'oublie pas, je garde en moi tout cet amour qui me donne encore même s'ils sont plus loin...

Voilà, la séquence émotion du soir vient de se terminer... Sourire. Je ne prémédite pas ce que je vous écris chaque jour.. je me pose devant mon écran et les mots s'imposent à moi..
C'est comme si j'écrivais en état second... sans calcul, avec naturel...
Jamais ce cruel combat de "la page blanche". Sourire.
Je me laisse porter par l'instinct, l'émotion, l'actualité, ma vie...
Je suis naturelle, je suis moi.

Bon je pense que je vais eteindre mon ordinateur et essayer de dormir..
Ce soir je ne vous parlerai pas de Pierre, je n'ai pas eu de nouvelles de sa part aujourd'hui..
J'en suis à me dire que nous avons vraiment des rythmes différents et que le mien n'est pas forcément fait pour lui plaire..
Je pense que ma boulimie de mots, mon envie d'en savoir plus encore et ceci très vite lui fait un peu peur..
Ses curiosités se font plus modérées, alors que moi je demeure excessive...
Je fais fuir je pense...
Je m'interroge... Je ne sais que penser sur moi et mes envolées...
Je vais y réfléchir, j'ai le temps.. Je pense qu'il sera absent plusieurs jours encore.
Je vous dirai cela...
Dormez bien, demain vous bossez, sourire.

Carole M

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É
je suis douée pour quoi?
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C
<br /> Pour jouer avec les mots bien sur<br /> <br /> <br />
É
il est choisit volontairement,l'appétit de vivre et non plus l'appétit de manger jusqu'à n'en plus pouvoir...c'est quand même mieux!
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I
<br /> Je n'ai pas douté de ton choix volontaire sur ce mot, sourire.<br /> Tu es très douée Eléna...<br /> <br /> <br />
É
oui je comprends tout à fait,tu as on ne peut mieux honorer sa mémoire par ta ténacité et ton appétit de vivre...
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C
<br /> Le terme "appétit de vivre" est amusant dans la circonstance,sourire<br /> <br /> <br />
É
dans un de tes commentaires hier tu me dis que c'est grâce à Stéphane que tu es là,aujourd'hui;est ce parce que déja de son vivant il te laissait entrevoir qu'une autre vie que celle de grosse était possible ou bien parce que sa mort t'a donné le sentiment de ta propre existence?Tu n'es pas obligé de répondre...<br /> J'ai une citation de Saint Augustin que je comprends parfaitement"les morts sont invisibles ils ne sont pas absents":je crois que cette conviction est essentielle pour moi,de me dire que quoi que je fasse je suis toujours "habité"(façon de parler) par mes morts sinon ça serait trop dur...<br /> Que je te retrouve quand tu parle du fait de redevenir la fille de ses parents;quand je rentre les week end(ils sont trés rares) chez ma mére j'ai ce plaisir de me laisser dorloter par maman:que c'est bon!
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C
<br /> Disons que du vivant de Stéphane je commençais à envisager le fait de pouvoir abandonner ma carapace.. C'était si doux la vie avec lui, il m'apportait tant de bonheur que j'avais commencé une<br /> thérapie comportementale et que surtout aussi mon poids se stabilisait..<br /> A sa mort j'ai bcp grossi pour monter jusqu'à 190 kilos puis pour enfin me dire que pour honorer notre vie à tous les deux je ne pouvais me laissier mourir en mangeant trop.. Lui n'avait pas décidé<br /> de partir, pour sa mémoire je ne devais pas me tuer en mangeant.. C'était trop injuste, trop ingrat... Il me l'aurait interdit... Il ne voulait que mon bonheur..<br /> Ma victoire aujourd'hui est une une façon de donner un sens à sa mort.. Enfin en quelque sorte.. J'espère que tu comprendras.. je sais que tu comprendras...<br /> Très belle ta phrase sur les morts... sourire. Je la garde en mémoire.<br /> Bonne journée à toi miss Eléna<br /> <br /> <br />
P
Comme c'est vrai ce que tu dis! En plus, je retrouve certains sentiments que j'ai éprouvés par le passé...<br /> Le tout, c'est de traverser et de vivre avec.<br /> patrick
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C
<br /> De quels sentiments parles tu Patrick ?<br /> Je vis avec, c'est exactement l'expression que j'emploie souvent.<br /> Dès fois quand je blues un peu je dis que je vis sans (sans lui et tout ce qui va avec ce sans).<br /> J'aimerai lire des choses de toi plus fragiles Patrick.<br /> Bisous<br /> Carole<br /> <br /> <br />