La fragilité.
Me retrouver c'est aussi reprendre l'habitude de m'occcuper de moi.
C'est un peu ce que j'ai fait aujourd'hui. J'ai décidé de ressortir de mes tiroirs tout un tas de ces produits qui font que je peux me sentir un peu plus femme.
Reprendre contact avec mon corps avec toutes ces choses que je delaisse quand je me sens en proie à la douleur à cause de ces kilos qui tournent dans ma tête.
L'envie de s'occuper de moi ne doit pas s'associer juste à ces moments où je perds du poids.. Je devrai avoir envie de me cajoler tout le temps et peut-être encore plus quand je me meurtrie le corps par la reprise de quelques kilos.
Mais inévitablement quand le rebond se montre, la femme disparaît comme par magie.
Dans ces moments là, je n'ai aucune envie de me plaire, de me recompenser.
J'ai plutôt le désir d'un grand tee-shirt déformé, de baskets immondes, de pantalons informes et de ne plus croiser mon reflet dans le miroir.
Alors je cesse le maquillage, les talons, les tenus hors de prix et je me cache dans ma tristesse et ma honte à n'avoir pas su garder le cap.
Aujourd'hui ai je eu envie de me faire du bien car je mesure toute la fragilité de notre présence sur cette terre.
Une amie vient de perdre sa maman et je me dis que la seule vraie douleur, le seul manque, la seule chose qui fait que l'on doit être abattu, c'est cela.
Qu'est ce que nos kilos face à cette absence que je redoute déjà alors qu'elle n'est point encore arrivée ?
Comme gérer une telle douleur, une telle fatigue laissée par l'absence ?
J'ai pourtant perdu un être cher déjà, un être aimé, mais le départ d'une maman comment le vivre, comment l'accepter malgré que l'on s'y prépare ?
Je n'oublirai jamais les mots de ma propre mère quand en 2003 sa maman est décédée.
Elle m'a dit "ça y est, je suis orpheline".
Et oui ça s'applique à n'importe quelle âge ce mot là. Depuis je vis dans la crainte de devoir prononcer un jour cette courte phrase et cette douleur me remplie déjà comme si elle était connue.
La petite fille que je suis est toujours présente même si en apparence elle est devenue femme. Je n'ai pas envie de me passer de ses manies, de son sourire, de sa voix, de son regard bienveillant. Je me sens déjà si seule rien qu'à l'idée, alors le jour....
Prenons bien soin de nous aimer, de nous le dire.
Profitons de nos parents temps que nous pouvons. Un jour nous nous retrouverons sans eux et le seul réconfort sera dans nos souvenirs, dans l'amour partagé, dans la simplicité de ces instants que nous avons vécu avec eux mais dont nous n'avons pas forcément mesuré le bonheur.
Comme si la présence suffisait à nous faire oublier qu'un jour, sans un bruit, tout ceci va s'arrêter.
Je suis triste pour mon amie, pour sa famille.
Je suis triste et j'ai peur....
Carole M