L'amour extra large.
Quelle serait donc cette solution qui ferait que nous serions à tout jamais débarrassé de nos kilos superflux ?
Mais comment quelque chose qui engendre tant de souffrance n'arrive pas à nous quitter ?
Quand j'ai la grippe, un mal de dos, un mal de dents, des boutons d'acné, je fais tout pour m'en guérir non ? Vous me voyez entrain d'entretenir ma maladie comme si c'était mon bien le plus précieux ? Ca semblerait complètement fou si je devais faire ceci.
Et bien avec les kilos c'est un peu ce que je fais. J'entretiens ma maladie comme si le fait de perdre cela dans ma vie pouvait ête encore plus grave et plus dangereux pour moi que si mon obésité n'existait plus.
Je me demande si la seule chose qui remplit ma vie n'est pas en fait mes kilos, ma façon de manger et donc pourquoi vouloir me débarraser de cela ?
Il est vrai que mes kilos et moi nous sommes amis depuis tant de temps que je dois un peu redouter de vivre sans eux. Je sais c'est qu'est ma vie aujourd'hui avec eux mais n'ai je pas peur de découvrir ce que sera ma vie sans eux ?
Je sais que j'ai déjà écrit sur ce sujet mais j'y reviens car ça m'obsède vraiment.
J'ai déjà écrit que les kilos sont sans doute pour moi un alibi à tout ces manques que je ressens de plus en plus au fil des années et en particulier le manque d'amour et de complicité avec un homme.
Quand je lis des articles de journaux, des blogs, je constate que l'obésité est pour beaucoup un frein à la vie de couple, à l'épanouissement amoureux, à la séduction.
Et pour moi qu'en est il vraiment ?
J'ai connu l'amour, le sexe, la séduction même en étant très grosse mais aujourd'hui pourquoi n'ai je plus la force de tenter cette expérience ?
Je ne sais pas. J'ai vraiment cru courant de l'été 2008 que mon nouveau corps me permettrait de vivre quelque chose d'encore plus fort que je ne l'avais connu par le passé. Avoir été rejeté pour "délit de sale gueule, de corps non conforme" m'a vraiment anéanti.
Je dois l'avouer je n'ai plus la confiance en moi pour monter au créneaux et avoir envie de plaire, de penser simplement que c'est possible.
Je redoute tant encore ce direct du droit venant d'un homme, ce coup au coeur qui va me mettre KO direct, qui va avoir pour effet que je n'aurai qu'une envie c'est de me détruire encore un peu plus mon apparence afin d 'être sure que personne ne me désirera.
Je n'ai plus la force d'encaisser encore la déception, de croire que je peux aimer et être aimée à nouveau. Je n'ai surtout plus la force de prendre le risque à séduire, à être séduite de peur que cela n'aboutisse pas.
Alors pour que cela n'arrive pas, j'oublie que je suis une femme avec des désirs, une femme qui aime l'amour et qui aime faire l'amour. Je fuis toute approche et je me cache bien à l'abri chez moi.
Je vis de mes souvenirs d'amour, de mes souvenirs de caresses, et je souffre de cette solitude affective.
Mais alors qu'elle est la solution ?
Je n'en ai pas encore. Je sais que même si mon apparence me plait plus quand je suis plus mince elle ne me protège pas d'un éventuel rejet malgré tout. Ce rejet éventuel je ne suis toujours pas assez forte pour le digérer alors je préfère ne pas me mettre en danger et ne pas avoir à le supporter si d'aventure je devais à nouveau envisager de séduire un homme.
Le pire c'est que même si je croisais maintenant un homme qui me dirait que je le fais fondre je ne pourrai ouvrir ma porte. Je ne me sens pas prête, pas terminée, pas conforme, pas consommable (rire).
Quand j'ai cru l'être on m'a bien fait comprendre que je me trompais. Alors depuis je me cache, je me complais à nouveau dans ma carapace. Je crois que je devrai chercher d'autres plaisirs avant d'espérer le plaisir charnel, amoureux. Peut être que de ne plus penser à ce corps comme étant seulement un objet de désir me permettrait de me détacher aussi de cet objectif "perte de poids" et donc enfin de lacher ces kilos à nouveau bien installés.
J'ai été interviewé par une de mes lectices qui est aussi écrivain. Sophie a donc écrit un article pour le magazine "sensuelle" du mois de février-mars. J'ai reçu le magazine et j'ai lu avec beaucoup d'attentions.
Titre de l'article : "l'amour extra large". Sourire.
Besoin d'amour, maque d'amour, peur d'aimer, le corps gros qui attrirerait les hommes, les complications à aimer avec du poids, à aimer sans le poids. Je suis perdue.
Mais quel est mon problème en fait ?
Le problème ce n'es tpas mon corps avec ou sans kilo mais plutot ma peur de perdre l'autre je pense, ma peur de le voir partir.
Comment mieux se protéger de cela si ce n'est en restant seule ? Ne pas complètement me l'avouer alors me construire un alibi à mon célibat. Me dire que si je suis seule c'est bien car je suis grosse, que je ne peux pas plaire ainsi.
Mais alors pourquoi n'ai je pas ausis la force de renoncer totalement en l'amour, en la séduction, aux plaisirs ? Ca serait sans doute plus simple et je retrouverai sans doute la sérénité pour redevenir moi sans cette carapace.
Car mon armure de gras me sert bien à rester seule quoique j'en dise, quoique j'en pense.
Je ne veux pas prendre le risque d'aimer à nouveau car j'ai bien la peur viscérale que ce ne soit que le début d'une grande souffrance.
Je suis encore trop fragile pour pouvoir encaisser cette éventualité. J'ai pris le risque voilà deux ans, je paye encore ce moment d'avoir cru en moi, d'avoir espéré en l'autre.
Article confus, désolée.
Carole M